Pourquoi
fertiliser ?
Pour faire simple, les graminées de golf sont identiques à
des sportifs de haut niveau.
Pour qu’ils soient en
forme et obtenir les meilleurs résultats ils doivent :
·
S’ hydrater correctement (la gestion de
l’arrosage)
·
Assimiler de l’oxygène sans difficulté (les
aérations et sablages)
·
Contrôler son alimentation (la fertilisation).
Quelles méthodes utilise-t-on pour connaître les besoins des
greens ?
Pour ma part, j’utilise différents paramètres :
·
Les analyses de sol
·
Les analyses de feuilles
·
Le potentiel de croissance
Dans tous les cas, mon objectif premier est le sol. Pour
bien comprendre, le sol représente notre garde manger. Dans le cas des greens,
il est en général relativement petit et peu fourni.
Les analyses de sol vont me permettre, entre autre, de
calculer les réserves utilisables par ma plante.
Elles permettent également de déceler d'éventuelles carences
en minéraux, matière organique ,
éventuellement, des défauts de construction.
Maintenant que j’ai ma base de travail, le plus dure reste à
faire : « le plan de fertilisation ou le planning théorique de
fertilisation » avec une question prioritaire : les objectifs.
Qu’elles sont nos
objectifs ?
Pour ma part, ce sont les suivants :
·
Zone de jeu homogène
·
Moins de maladie
·
Ne pas avantager les graminées annuelles (le
pâturin).
·
Pousse minimale (nous ne faisons pas de la
production fourragère)
Pour limiter les maladies, j’utilise une vérification mensuelle à l’aide
d’analyses de feuilles (on peut les comparer à une analyse de sang), ce
diagnostic me permet d’être sûr que les ratios alimentaires soient équilibrés, ni
carence ni excès.
Afin de favoriser au maximum les agrostides, j'utilise
également le calcul du potentiel de pousse (légèrement modifier pour le site et
les objectifs). Ce calcul permet d'optimiser la fertilisation par rapport aux
besoins théoriques de la plante. Cette fumure est basée sur les températures
moyennes journalières.
La couleur des greens n’est pas une priorité pour moi. Que
le green soit vert ou jaune cela n’affecte pas, à mon sens, la qualité du jeu.
C’est juste un aspect esthétique. Personnellement, je préfère garder l’aspect
naturel du gazon.
Il est également important de contrôler la pousse des
graminées. En effet, une croissance trop faible ne permet pas la régénération
de la surface en place, et, au contraire, une pousse excessive entraînerait une
surface de jeu lente et irrégulière entre le matin et l’après-midi. Pour ce
faire, nous vérifions régulièrement les quantités de gazon coupé dans les bacs,
green par green.
Quand
fertiliser ?
Les périodes d’application d’engrais sont très importantes.
Si nous fertilisons trop tôt ou trop tard en saison, nous favorisons les
pâturins annuels qui sont très sensibles aux :
- Sécheresses (système racinaire très court)
- Maladies
Ces graminées ne sont pas très agréables non plus au petit
jeu, principalement dû à sa floraison printanière très importante.
Certaines maladies, comme la fusariose froide, profitent des
végétaux trop bien nourris en période de faible pousse, pour se propager de
manière exponentielle, avec des cicatrices qui resteront tout le long de
l’hiver. À l’opposé, le dollar spot profite, en général, d’apport d’éléments
nutritifs légèrement sous-évalué. Bien entendu, sur le point des maladies il ne
s’agit généralement pas d’un seul facteur pour favoriser ou non la propagation
des pathogènes (ce point fera l’objet d’un post-ultérieur).
Comment fertiliser ?
Pour la fertilisation à proprement parler, j’utilise deux méthodes
sur green :
- La fertilisation liquide, qui a l’avantage d’apporter, très précisément, des faibles unités fertilisantes qui sont immédiatement captés par la plante. Plus les apports sont fréquents, plus les quantités d’unités fertilisantes à chaque passage sont faibles, moins nous créons de stress pour la plante et moins nous créons des effets de croissance non contrôlée (la pousse yoyo). Je dirais que ce type de fumure s'apparente à une perfusion.
sablage agronomique |
mélange du sable |
Pour les autres zones de jeu, nous utilisons principalement des engrais de type granulés à libération contrôlée .
Cela pour deux
raisons :
Les sols en terre naturelle limitent beaucoup les pertes
d’engrais par lessivage (les pluies ou arrosages). Donc la majorité des
éléments fertilisants seront absorbés par la plante ou retenues par un complexe
argilo-humique fort.
Pour ma part, le contrôle de la pousse des graminées hors green n’est
pas une priorité. Nous n’avons pas besoin de créer des
conditions de roule parfaites. En même temps, il est très rare de trouver des
substrats naturels ne pouvant pas subvenir, en grande partie, aux besoins des
plantes.
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