La saisonnalité

Nous sommes en mars, les premières fleurs de printemps sortent, les oiseaux chantent, le soleil en journée commence à chauffer l'atmosphère, l'équipe d'entretien est prête, les machines sont révisées et affutées, le plan de gestion d'entretien est finalisé. Enfin l'hiver est fini, nous sommes tous sur les starting bloc avec une seule envie de jouer sur des greens dignes des plus belles retransmissions télévisuelles, il ne reste plus qu'à attendre le bon moment pour lancer la saison.

premières fleurs

C'est bien souvent, à ce moment précis, que les comparaisons et l'impatience apparaissent. J'entends généralement certains membres me dire, je suis allé jouer sur Toulouse, à Carcassonne ou même en Espagne. Les greens sont déjà verts et la tenue de ligne est parfaite. Ma réponse est habituellement la même, nous n'avons pas la même météorologie, les températures sont différentes, l'influence des montagnes également. Sans chiffre cela peut être difficile à comprendre, un golf à moins d'une heure en voiture ne devrait pas avoir autant de différences climatiques, bienvenue en France.


Je continue à penser que de mars jusqu'au 15 avril, il ne faut surtout pas s'énerver. J'entends par là, ne pas se lancer dans des fertilisations, des opérations mécaniques ou des regarnissages trop précoces.

Les graminées dites nobles ont un début d'activité à des températures moyennes supérieures à 10 °C. 

Quelles conséquences de vouloir lancer la saison trop tôt:

La manière la plus simple de faire démarrer un végétal et de le nourrir (la fertilisation), malheureusement une dose d'engrais mal gérée en début de printemps va favoriser plusieurs points négatifs :

  • La fusariose froide, une maladie capable de se développer à des températures inférieures à 10°C. Cette maladie se développe principalement sur le pâturin annuel, mais également sur des graminées trop chargées en azote, lorsque les conditions climatiques sont réunies (humidité, température). 
fusariose froide

  • Les pâturins annuels vont également se développer, car ils sont capables de germer à des températures de sol de 7 à 8 °C. Plus nous retardons la fertilisation, plus nous laissons de chance aux graminées dite noble de coloniser la surface.
Quelles solutions nous reste-t-il ?

Il reste les opérations spécifiques pour permettre de diminuer l'effet de tressautement de la balle, causée dans la majorité des cas par une pousse différentielle des espèces de graminée. Cet effet diminue naturellement avec l'augmentation des températures qui relancera toutes les différentes espèces de graminée. Cependant, pour accélérer le processus, nous pouvons utiliser, si les conditions météorologiques le permettent, des approches mécaniques et physiologiques :

  • La lisseuse permet de réduire les déformations de surface engendrées lors de l'hiver (pluie, gel).
  • Les tops dressing ou sablage léger permettent de combler les parties concaves du sol, mais également combler les cicatrices causées par les maladies hivernales.
  • Les verticuts légers et les brossages permettent de redresser les bruns et arracher toutes les graminées faibles ou mortes. 
  • Les aérations à pointes ou à air permettent d'augmenter le volume d'air dans les sols. Il ne faut pas oublier que l'air se réchauffe beaucoup plus vite que l'eau. Le fait de gagner en perméabilité permet d'augmenter plus rapidement les températures du sol et donc d'accélérer la reprise végétative des agrostides.
Pour la couleur, la pose d'oligo-élément à base de fer, manganèse et bore permet de retrouver un vert plus commercial, et dans la majorité des cas permet de donner une impression de qualité.

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Sources des données météorologiques : https://fr.climate-data.org/


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