J'ai pris le parti de trouver des solutions techniques pour gêner le moins possible la pratique du golf tout en garantissant une qualité agronomique de bonne tenue et assurer une bonne jouabilité sur de grandes périodes.
Nous avions supprimé complètement les carottages sur green en 2011, par des opérations ciblées :
- top dressing régulier et léger.
- fertilisation minimale et contrôlée.
- aération à louchets pleins régulièrement.
Ces trois dernières années, j'ai entendu beaucoup de critiques sur les aérations à louchets pleins, le plus souvent étant :
- " Les greens étaient parfaits et vous les abimez !!"
Bien entendu, nous ne faisons pas cela par plaisir, il faut une certaine macroporosité dans les sols (espace gazeux) pour :
- Le développement de la culture.
- L'augmentation de la vie bactérienne qui participe à la dégradation des matières les rendant assimilables par la plante.
- L'évacuation rapide des eaux de pluie ou d'arrosage dans les couches profondes.
Ces affirmations se confirment sur plusieurs contrôles visuels :
- Des racines plus importantes dans les ouvertures créées mécaniquement.
- Une reprise plus rapide au printemps sur les ouvertures d'automne.
 |
| Racines profitantes d'une ancienne aération à pointes |
Ces deux points semblent bons, mais me causent quelques problèmes :
- Une différence de pousse inesthétique en début saison, créant de surcroît un problème de tressautement de la balle.
- Un système racinaire non homogène dans le sous-sol.
 |
| Mars, pas très esthétique. |
Je pense aujourd'hui que le sol n'a pas besoin de puits d'oxygène, mais une capacité à garder de nombreux espaces appelés macroporosité. Si les échanges gazeux sont homogènes et réguliers, nous ne devrions plus avoir besoin en théorie des aérations à pointes.
J'ai souhaité trouver une solution qui permet d'allier le plaisir des clients et les besoins agronomiques. Ce décompacteur à air semble être un atout pour répondre aux deux perspectives.
Il est encore trop tôt pour définir si le travail de décompaction du sol sera suffisant sur une longue période. Il est certain que cette machine me permettra de limiter de manière significative les perturbations sur le jeu.
 |
| Air2G2, le décompacteur à air |
Nous aurons les premiers vrais résultats à la sortie printanière pour évaluer :
- Le comportement hivernal.
- La densité racinaire au premier frémissement printanier.
- La reprise végétative homogène ou non.
 |
| objectif minimum en fin d'hiver |
Pour le moment, nous analysons différents points :
- La fracturation des zones sèches permet-elle une meilleure uniformité de l'arrosage ?
Le constat est mitigé, mais nous étions partis de loin, 41 semaines sans aucune aération.
Juste avant les premières aérations à air, les sols ne drainaient plus. En cas de fort orage, l'eau stagnait sur la surface durant de longues heures, sur ce point je trouve une amélioration, les flaques disparaissent plus rapidement, mais pas aussi vite que derrière une aération de 12 millimètres à louchets pleins
Pour l'eau bloquée dans les sous-sols, c'est un autre constat après le passage de la machine, toutes les eaux visuellement présentes dans le bogey se sont immédiatement évacuées dans les drains.
 |
| Eau stagnante après un orage |
- Sur le plan de la décompaction et des déformations de surface ?
L'analyse est plus facile même si l'utilisation d'un testeur de compaction permettrait de valider ou non mon observation.
Je commence à observer une amélioration sur la décompaction profonde. Les pointes rentrent beaucoup plus facilement dans le substrat (jusqu'à 30 cm). Je remarque encore quelques déformations de surface imperceptibles pour 95% des joueurs à l'endroit où l'air est injecté. Il faudrait peut-être revoir un peu le réglage.
- Sur le plan racinaire ?
À l'heure où j'écris, je n'ai pas observé de grandes améliorations, et j'ai décidé de changer la taille des pointes sur la machine. J'ai remarqué que la décompaction est principalement horizontale sur les zones d'injections d'air et non, comme je l'imaginais, sur l'ensemble du profil.
Jusqu'à maintenant, j'ai mis en place deux types de pointes :
- Deux pointes aux extrémités de 23 cm et une pointe au centre de 30 cm.
Je pense que la fracturation efficace des sols est trop profonde et j'ai décidé de mettre en place un système permettant une décompaction plus près de la surface. J'ai décidé pour la fin de saison de mettre en place ces types d'implantations, qui permettraient de décompacter l'ensemble du substrat où se situe majoritairement le système racinaire :
- deux pointes aux extrémités de 18 cm et une pointe au centre de 23 cm
- deux pointes aux extrémités de 15 cm et une pointe au centre de 18 cm
 |
| Zone sous le trait bleu travaillé cette saison |
Conclusion :
Après un premier constat, je ne pense pas que l'AIR2G2 remplace les aérations profondes de types :
- Terra Spike
- drill and fill
Cependant, je pense que cette machine bien réglée va permettre en saison de maintenir ouvertes les macroporosités du sol avec un minimum de perturbation. Bien entendu, je ne suis qu'aux prémisses sur les réglages et les possibilités de cette machine. Je pense qu'un travail sur différents horizons selon les saisons peut être envisagé selon l'objectif recherché. Pour cela l'outil de contrôle de compaction profonde permettrait de prendre la bonne décision technique au bon moment et d'obtenir des résultats visuels rapidement.
Vous pourrez vous tenir informé des nouveaux articles et voir les différentes activités du service technique en cliquant sur l'icône "s'abonner"
Commentaires
Enregistrer un commentaire