fin de saison 2023, l'analyse des données...

Fin d'année 2023, comme chaque année, je repars dans des recherches pour essayer de trouver des solutions techniques, économiques et écologiques viables pour la structure. C'est également le moment ou  j'essaie de concevoir la meilleure approche pour optimiser les points positifs et comprendre les points qui ne m’ont pas donné entière satisfaction.

L'analyse des données, est une étape indispensable . Elle permet d'identifier plusieurs points :
  • L'efficacité d'entretien.
  • Les défauts d'entretien.
  • L'influence des opérations mécaniques.
  • L'influence de la météorologie.
Je me suis aperçu que tous les relevés n'étaient pas utiles pour la prise de décision. J'ai facilité les prises de mesure et simplifié les retours d'informations que je considère utiles au jour le jour.

Cette année, j'ai demandé à l'équipe d'effectuer journalièrement différents relevés. Les opérateurs doivent simplement me donner les  informations suivantes :
  • La roule du green 13.
  • La tenue de ligne du green 13.
  • La quantité totale de tonte sur l'ensemble du parcours.
  • La moyenne d'humidité des greens.
Aujourd'hui, j'ai un tableau de bord qui m'aide à définir plusieurs paramètres :
  • Si nous devons tondre.
  • Combien fertiliser au moment T.
  • La quantité de sable à apporter au moment T.
  • Le calcul du cumul de température pour les régulateurs de croissances.
  • Le risque de développement du dollar spot.
  • La vitesse de pousse moyenne du gazon entre le réel et l'objectif.
Tableau de bord.

Durant la saison, ces relevés m'ont permis de juger du niveau de qualité et d'ajuster, au besoin, les différents choix techniques pour rester dans l'objectif qualitatif fixé en début de saison.
  • Tonte simple ou en croix.
  • Tonte ou lissage.
  • Fertilisation ou non.
  • Pose de programme fongique ou non.
Autant de questions qui, à l'aide des relevés, ont une réponse mesurable.

Actuellement, ce suivi me permet de vérifier en fin de saison l'historique des évènements et me permet d'analyser ce qui a bien fonctionné et les points à améliorer. 

Points positifs :
  • Contrôle de la pousse : cette année, nous avons réussi à contrôler de manière efficace les taux de croissance sur green, tout en favorisant les agrostides. 
  • Des greens sans effet d'éponge, qui restent jouables même après une grosse pluie.
  • La fusariose était moins virulente en période hivernale.
  • La méthodologie employée pour le regarnissage était plus efficace et plus économique.
Différence par semaine entre la pousse réelle et la pousse souhaitée.

Points négatifs :
  • Le contrôle du dollar spot, plus aléatoire. 
  • Le contrôle des zones sèches, plus difficile.
  • Une vitesse de roule trop variable après des épisodes pluvieux ou après un arrosage.
Tableaux des  tenues de ligne et vitesses des greens / relevés météorologiques.

Ces points me poussent à me poser une question "pourquoi" ?

Généralement, ce sont des problèmes causés principalement par une accumulation de matières organiques (MO). J'ai donc mis en place, fin octobre, une nouvelle analyse de la matière organique totale (MOT). Les résultats étaient plus hauts que ceux à quoi je m'attendais :
  • 0/2 cm : 6,4%
  • 2/4 cm : 4,5%
  • 4/6 cm : 4,3%
Je pense à ce jour, qu'il faudrait diminuer le taux de MOT en surface pour limiter :
  • L'effet de gonflement après l'arrosage.
  • Accélérer le séchage de la surface.
  • Gagner en homogénéité de roule entre les différentes journées.
  • Augmenter le contrôle sur la pression du dollar spot.
Le pourcentage de MOT dans les couches inférieures explique, également, le ressenti de fermeté de surface en début de saison, par nos joueurs. Je m'explique, pour nous les racines ont toujours suffisamment d'eau à disposition pour garantir le bon développement du végétal. Une injection de sable, zéolite et basalte pourrait potentiellement homogénéiser l'humidité entre les couches inférieures et supérieures. Elle permettait également la réactivation rapide de la  vie microbienne pour dégrader et diluer de manière plus efficace les accumulations de MOT en profondeur et accélérer l'assèchement des sols dans les couches inférieurs.

Malgré des résultats de MOT qui restent théoriquement hauts sur les analyses, il y a des points intéressants à prendre en compte :
  • Même après une forte pluie nous ne constations aucune eau maintenue de manière excessive à la surface, nous pouvions compresser cette couche de sol et aucun écoulement d'eau ne sortait de l'échantillon.
  • Je ne pense pas que ces taux de MOT soient problématiques pour un site qui veut créer des surfaces de jeux loisir. Cependant, il devient compliqué avec ce niveau de MOT d'obtenir des conditions sportives, quelles que soient les conditions hydriques de la semaine.
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