saison 2021, le récapitulatif

 Comme évoqué le 19 mai dans l'article "premier relevé", nous avons effectué des tests sur le parcours pour définir si ma méthode de travail ou celle conseillée par un fournisseur donnait de meilleurs résultats.

Sur la fusariose froide, je relance le test cet hiver pour définir si oui ou non le produit conseillé a un intérêt deux années de suite, si les résultats se confirment, c'est que la méthodologie a eu un impact positif.

  • Taches de diamètres moins importants.
  • Virulence de la maladie moindre.
Fusariose froide

Pour la saison sportive, cette année a été spéciale, beaucoup de pluie, ce qui a favorisé le développement du dollar spot. Devant l'ampleur de la maladie en début de saison (deux traitements sur green en trois semaines), j’ai modifié ma manière de travailler.

Le thé bactérien, utilisé sur le parcours principal n'a pas, cette année, donné de résultat vérifiable et franc, comparé au parcours compact qui ne recevait pas ce traitement de bactéries. Il est important de prendre en compte que le petit parcours est beaucoup moins sollicité ce qui le rend également beaucoup moins sensible à la maladie. 

Le fait d'effectuer deux traitements rapprochés en début de saison, m’a forcé à stopper les thés bactériens pour mettre en place une fertilisation liquide basée sur les températures, toutes les semaines. Cela ne signifie pas que nous avons augmenté de manière significative les doses d'engrais apportées, mais nous les avons diluées. Pour faire simple, au lieu de mettre 10 unités d'azote tous les quinze jours, nous avons mis 5 unités d'azote tous les sept jours.

Le résultat fut spectaculaire, la maladie n'était pas stoppée, cependant elle n'arrivait pas à prendre le dessus sur les graminées en place. 

limite du dollar spot

Attention toutefois, lors de mon départ en congé je n'ai pas tout expliqué à mon adjoint, pour ne pas lui donner trop d'informations à digérer en une seule fois. Je ne lui ai pas expliqué comment calculer les doses des différents éléments nutritifs selon les températures réelles et lui ai donné un schéma type de pleine saison standard... Malheureusement, cette année n'est pas standard, les températures étant légèrement plus froides que de normale, nous aurions dû mettre légèrement moins d'éléments nutritifs (environ 0,5 unité à 0,7 unité de moins par semaine). Ce léger surdosage a créé un début de fusariose sur les greens les plus à l'ombre, vite récupéré sans traitement en recalibrant la fertilisation.

Ce type de fertilisation très légère et rapprochée a permis d'avoir une alimentation régulière, enlevant tout risque d'effet de faim tout en gardant une pousse régulière sans à-coup.


En ce qui concerne le test dollar spot mis en place sur le compact, le résultat  fut très décevant comme expliqué dans l'article "le zéro phyto". Les phosphites n'ont pas permis de contrôler la maladie, ce qui a créé de forts dégâts sur les quatre greens test.

J'ai également modifié mon tableau de fertilisation en fin de saison, pour limiter le développement de la fusariose en automne. Comme chaque année la fusariose froide reprend place mi-septembre, début octobre sur nos greens, la luminosité diminue, les températures nocturnes également, mais les températures diurnes restent élevées sur de courtes périodes. 
À cette période, la plante n'a pas forcément besoin de grandir, mais elle crée des stocks dans ses racines. Pour cela, j'ai modifié les paramètres de mon logiciel de fertilisation, je divise par deux la dose d'azote théoriquement programmée et augmente légèrement le fer pour favoriser la photosynthèse. Dans ces conditions, la graminée ne se gorge pas d'eau rendant ainsi ses parois cellulaires moins sensibles à l'écrasement et au gel. La photosynthèse automnale va quant à elle créer des stocks d'hydrate de carbone dans les nouvelles racines qui lui serviront l'été prochain.

En 2021, nous avions également essayé l'implantation de nouvelles graminées sur les greens. L'agrostis stolonifère, que je considérais comme une espèce de graminée qui n'avait pas sa place sous un climat à forte influence montagnarde. À ma grande surprise, elle s'est très bien implantée, créant en août début septembre un fort ralentissement des greens.
Pour limiter cette problématique en 2022, nous augmenterons les opérations de verticut Léger (entre 0 et -1 mm) dans le but de relever les stolons, garder des graminées au port droit et par conséquent limiter les frottements de la balle sur les feuillages.
graines d'agrostide

Dernier test, qui m'a donné satisfaction, les argiles cuites intégrées dans le sol. En mars 2021, j'ai percé deux petites zones sèches avec un espacement de 5 cm par 5 cm sur 15 cm de profondeur. J'ai rempli les trous manuellement avec des argiles cuites. Durant la saison, je n'ai pas effectué de gestion de tâches sèches sur ces quelques mètres carrés, les taux d'humidité étaient assez alarmant pour ma gestion 12%  d'humidité à la sonde DTR. Cependant, les agrostides ont colonisé le milieu sans présenter de stress hydrique. Peut-être une piste pour limiter la gestion des zones sèches très gourmandes en main-d'œuvre.
J'ai voulu refaire le test en septembre sur la gazonnière avec un carottage serré sur la moitié de sa surface, malheureusement les céramiques ont absorbé l'humidité des sols empêchant la descente totale des matériaux (moyenne de descente 5 cm sur les 15 cm visés). Je pense que le seul moyen d'arriver à mettre de manière efficace les céramiques cuites dans le sol serait par l'injection forcée avec une machine de types "Dry Jet".
carottage test sur la moitié de la gazonnière


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