Définir le taux réel de la matière organique totale

Depuis 2011, je n'ai effectué aucun carottage sur les greens. Je considère qu'il n'y a pas besoin de cette opération mécanique lourde pour maintenir et améliorer la fermeté des greens, la percolation des eaux et le contrôle du feutre.
Plusieurs personnes me demandent régulièrement comment je peux être certain que cette opération n'a pas d'intérêt chez nous.
Jusqu'à maintenant, j'avais deux solutions à ma disposition. Une d'ordre reproductible à l'aide d'outils et une qui s'apparente plus à "l'observation".

L'observation :
J'observe, dans un premier temps, la dilution du feutre. Je vérifie que le sable est bien mélangé aux chaumes. L'intérêt est de permettre la percolation des eaux des couches supérieures vers les couches inférieures.
dilution du sable et de la matière organique en surface

La perméabilité de surface, en m'assurant que l'humidité des pluies ne reste pas en surface. Pour se faire, juste après la pluie, je prélève un morceau de green et je le presse entre deux doigts, il ne doit pas y avoir d'eau résiduelle qui sort de cette couche.

écrasement du bouchon 1/2 heure après une pluie de 10 mm, pas d'eau en surface

Les outils de vérification :
J'utilise un pénétromètre pour mesurer la fermeté de surface. Nous avons, depuis la fin des carottages, augmenté la fermeté de la surface. Cela signifie que la matière organique totale est diluée et que mon travail d'aération, de fertilisation et de sablage permet le bon maintien de la dilution de la matière organique totale (MOT).
Malheureusement, je ne pouvais pas donner de chiffres réels sur le contrôle de l'évolution de la MOT ni sur son évolution réelle sur différentes profondeurs, ce qui implique régulièrement des interrogations sur le bien-fondé de mon travail.

Il y a deux ans, j'ai commencé à m'intéresser à une méthode de contrôle permettant de définir, couche par couche, le taux de MOT. La méthode est simple, il faut effectuer des prélèvements de sol sur 6 cm et de diviser ces carottes en tronçons de 2 cm. Il est impératif de garder toute la matière (feuillage, feutre, racines...) et de bien différencier les échantillons avant l'envoi au laboratoire. 

Prélèvement complet avec racines et feuilles

Découpe par tranche de 2 cm

 sacs bien identifiés

Pour obtenir un résultat sur MOT et non simplement sur la partie humique, il faut effectuer l'analyse de la perte au feu qui consiste à brûler l'ensemble de l'échantillon sans filtrer les parties dites "végétales" (feuilles, racines).
Ce test permet de vérifier l'évolution de la MOT couche par couche et ainsi définir les besoins d'entretien (sablage, carottage, scarification...). Ce contrôle permet également d'identifier que le travail mis en place est bien adapté aux besoins réels du site.

Cette année, je vais légèrement modifier ma méthodologie pour le top dressing. Je vais mettre en place des quantités de sable variables d'une semaine à l'autre. Pour cela, je vais me baser sur la pousse réelle des graminées en place et appliquer uniquement la dose nécessaire pour maintenir le niveau actuel de fermeté des greens. Cette approche devrait me permettre d'effectuer des économies sur le budget sans mettre en péril l'état actuel et futur des greens.
Grâce à ce test, je serai certain que nous sommes toujours dans des zones cibles et qu'il n'y a pas de grande variation de MOT. 
Pour le moment, je n'ai pas défini le taux de MOT adapté à ma structure, mais je pense que ce taux réel peut me permettre de comprendre pourquoi certains greens, dont l'environnement est favorable, sont plus sensibles aux maladies cryptogamiques que d'autres, mais cette analyse prendra certainement trois à quatre saisons.

Vous pourrez vous tenir informé des nouveaux articles et voir les différentes activités du service technique en cliquant sur l'icône "s'abonner" 



Commentaires